Données
générales sur le Liban (cartes, géographie,
climat ...) :
|
La république du Liban est un petit pays de
10 400 km2, soit l’équivalent d’une surface
trois fois moindre que celle de la Belgique et de
deux fois moindre que celle d'Israël; sa longueur
est d’environ 250 km sur 40 km à 70 km de largeur.
Le pays est limité nord et à l’est par la Syrie,
au sud par Israël (Palestine) et à l’ouest par la
Méditerranée.
Le dispositif général du relief, qui se compose
de quatre grands ensembles, est assez simple. Une
plaine littorale étroite, discontinue et entrecoupée
de promontoires rocheux, s'étire sur environ 250
km. Elle ne s'élargit qu'au nord dans la plaine
d'Akkar et au sud à partir de Sayda (anciennement
Sidon). Dominant le littoral, le Mont Liban est
une puissante muraille calcaire culminant à 3 083
m au Qournet es-Saouda. Les sommets, constitués
de hauts plateaux élevés sur une zone karstique,
sont fortement entrecoupés de gorges s'enfonçant
parfois sur plus de 1 000 m, comme celles de la
Qadisha ou du Nahr Ibrahim. Les plus hauts sommets
de cette chaîne montagneuse sont al-Korna as-Sawdaa
(3088 m) et al-Mounaitra (2911 m) au nord; Sannine
(2628 m) et al-Knaissa
(2032 m) sur Beyrouth, qui est située presque à
mi-chemin entre les frontières nord et sud.
À l'est, la montagne retombe de façon vertigineuse
sur la plaine intérieure de la Beqaa, synclinal
prolongeant le rift africain. Cette haute région,
qui atteint 1 100 m près de Baalbek, contre seulement
900 m dans sa partie méridionale, dessine un couloir
dont la largeur n'excède pas 15 km. Une seconde
chaîne montagneuse, l'Anti-Liban, domine à l'est
la Beqaa. Un peu moins élevée que le Mont Liban,
cette montagne est plus difficile à franchir en
raison de son aspect massif; ses hautes surfaces
tabulaires se relèvent à plus de 2 500 m le long
de la frontière libano-syrienne (2 659 m au Tal
at Musa).
Au sud, se dresse la pyramide de l'Hermon,
qui culmine à 2 814 m au-dessus de la Beqaa méridionale
et du Golan syrien. Sur le versant occidental de
la chaîne du Liban s'échappent vers le littoral
une quinzaine de torrents aux bassins exigus. La
Beqaa est drainée par deux fleuves de direction
opposée: le Litani, qui coule du nord au sud, l'Oronte,
dans le sens inverse. Le premier (150 km), qui coule
entièrement en territoire libanais, a un débit de
400 millions de mètres cubes et offre de larges
possibilités d'irrigation; l'Oronte, qui n'arrose
qu'en partie le Liban, rejoint ensuite la Syrie
et la Turquie.
|
|
Paysages en climat
méditerranéen !
Si le climat méditerranéen
vaut au Liban de connaître deux saisons bien tranchées,
l'altitude et la continentalité apportent d'importantes
nuances. Les maxima pluviométriques, enregistrés
en janvier-février, dépassent 700 mm et peuvent
atteindre 1 500 mm. En altitude, où il pleut beaucoup,
la neige apparaît à partir de 1 600 m. La couverture
neigeuse et la rétention karstique font de cette
montagne littorale du Croissant fertile un immense
château d'eau. La plaine de la Beqaa est beaucoup
plus sèche: les précipitations y sont comprises
entre 200 et 400 mm. Alors que le gel est inconnu
sur le littoral, il est fréquent autour de la Beqaa
(60 jours par an), où les amplitudes annuelles et
journalières sont très fortes.
Les cultures cessent au-dessus de 1 200 m.
Les célèbres forêts de cèdres de l'Antiquité ont
disparu; elles ont fait place à une garrigue née
de l'excès des abattages et des pâtures. Le couvert
forestier ne concerne plus que 70 000 ha. Les collines,
lorsqu'elles ne sont pas cultivées, sont recouvertes
de buissons épineux et de fleurs sauvages.
|
|
Toute
donnée d’ordre démographique sur le Liban reste
relativement aléatoire. L’imprécision des estimations
d’ordre démographique s’explique par l’absence de
tout recensement depuis la fin du mandat français
(1920-1946), du fait que les résultats auraient
des implications sur le partage politique du pouvoir.
Les autorités libanaises ont préféré s’en tenir
au statu quo plutôt que de susciter de nouveaux
conflits. Le dernier recensement officiel au Liban
date de 1932, sous le mandat français.
C’est
sur la base des résultats de cet ancien recensement
que fut effectué le partage du pouvoir entre les
différentes communautés en 1943 et que furent distribués
les postes dans la fonction publique. Depuis cette
époque, la répartition des principales responsabilités
politiques et administratives se fait entre les
six grandes communautés confessionnelles: les maronites,
les grecs-orthodoxes, les grecs-catholiques, les
sunnites, les chiites et les druzes. Avec ce système
des «quotas», chacune des six grandes communautés
détenait un droit de veto implicite en cas de désaccord.
Rien n'était prévu pour adapter le système à l'évolution
démographique.
Cependant,
en octobre 1996, le ministère des Affaires sociales
a publié les résultats du premier recensement depuis
1932. Le Liban avait en 1996 une population de 3,1
millions d’habitants, sans compter les 200 000 à
300 000 réfugiés palestiniens.
|
|
Population |
|
|
Puis, d'après une étude statistique de 1997
sur les conditions de vie des ménages, les autorités
libanaises estimèrent à quatre millions le nombre
d'habitants au Liban, dont 350 000 réfugiés palestiniens.
Les chrétiens regroupent les maronites, les plus nombreux,
les fidèles de rites grec orthodoxe et grec catholique,
les Arméniens, enfin, eux-mêmes divisés entre catholiques
et protestants. D'autres communautés sont plus faiblement
représentées: Syriens orthodoxes (jacobites), Syriens
catholiques (syriaques), Chaldéens catholiques, Chaldéens
orthodoxes (nestoriens) et catholiques latins directement
rattachés à Rome. Parmi les musulmans, majoritaires,
la plupart sont chiites, mais il y a aussi des sunnites
et des druzes, sans oublier les alaouites venus de
Syrie. Enfin, une faible minorité israélite subsiste
à Beyrouth. Notons enfin qu'environ 13 millions de
ressortissants d'origine libanaise vivraient à l'étranger.
|
|
Les
clivages
Sur cette complexité des clivages confessionnels
se greffent des inégalités sociales considérables.
La proportion de pauvres est certainement plus forte
chez les chiites, tandis que le pourcentage d'éléments
fortunés est plus élevé parmi les Grecs orthodoxes,
et que les classes moyennes sont bien représentées
dans la communauté maronite. En 1998, la dégradation
de la situation économique traduit la paupérisation
de ces dernières. Les oppositions socio-économiques
se lisent assez bien à l'échelon régional. À un
Liban pauvre et sous-développé, en particulier les
régions chiites du Sud-Liban, s'oppose le nord de
la Beqaa ou encore la plaine d'Akkar (qui est essentiellement
sunnite). Ce Liban "périphérique" se retrouve, par
suite de l'exode rural, dans les quartiers pauvres
de l'agglomération de Beyrouth.
|
|
La
répartition spatiale
L'image d'un Liban assurant la coexistence
pacifique de ses multiples communautés a mal survécu
aux épreuves de la guerre civile. L'insécurité a
entraîné de nouveaux mouvements migratoires à l'intérieur
du pays. Les migrations forcées ont provoqué, dans
certaines régions, des regroupements communautaires
plus homogènes sur le plan confessionnel. La subtile
mosaïque d'avant 1975 - où parfois des villages
pouvaient réunir chrétiens et musulmans - a fait
place à une situation beaucoup plus simple: le territoire
correspond à l'appartenance communautaire (les Libanais
appellent "cantonisation" cette forme de balkanisation).
Les maronites sont rassemblés dans Beyrouth-Est
et au nord de la route qui mène à Damas; les druzes
sont majoritaires dans le sud du Mont Liban et dans
l'Anti-Liban. Les Libanais sunnites l'emportent
dans le nord du pays et dans les grandes villes
littorales, qui regroupent aussi les Grecs orthodoxes.
La population chiite, nombreuse dans la banlieue
de Beyrouth et au sud du Mont Liban, se concentre
également dans le nord de la plaine de la Bekaa.
|
|
Le
Liban est un pays très homogène sur le plan linguistique.
En effet, 93 % de la population parle l’arabe. Il
s’agit non pas de l’arabe classique, la langue officielle
de l'État, mais de l’arabe syro-libanais (ou arabe
libanais).
On compte aussi deux petites minorités linguistiques:
la plus importante (6 %) parle l’arménien, l’autre
parle le kurde (moins de 1 %). On sait que
l'arabe appartient à la famille chamito-sémitique,
alors que l'arménien et le kurde sont des langues
indo-européennes. Près de 15 millions de personnes
parlent l'arabe syro-libanais dans le monde: outre
les 3,9 millions de locuteurs du Liban, mentionnons
8,8 millions de locuteurs en Syrie, un million en
Argentine, 500 000 en Turquie et 800 000 autres
un peu partout dans le monde (États-Unis, France,
Australie, Canada, etc.).
En raison de l’histoire du Liban, le français
et l’anglais, en plus de l’arabe classique, demeurent
des langues relativement pratiquées comme langues
secondes. Étant donné que les Libanais ont toujours
été de grands commerçants, la connaissances des
langues étrangères est une pratique courante. En
effet, presque tous les Libanais parlent l’arabe
classique, 45 % le français et 40 % l’anglais. En
général, le français est répandu dans les familles
chrétiennes et dans les couches aisées musulmanes;
la majorité des musulmans ont tendance à être plutôt
anglophiles. Des études effectuées en 2000-2001
par la Commission des affaires culturelles du gouvernement
français démontrent que les vrais bilingues arabe-français
représenteraient 28,5 % de la population, alors
que les bilingues arabe-anglais seraient 14 %. Par
ailleurs, 73 % des bilingues arabe-français connaîtraient
également l’anglais. Il s’agirait d’un trilinguisme
presque diglossique où l’arabe serait utilisé à
la fois comme langue maternelle et comme langue
vernaculaire, le français servant essentiellement
comme langue de culture et l’anglais comme langue
fonctionnelle pour les communications avec l’extérieur.
|
|
|